Le choix de ces cibles n’est pas un fruit du hasard. En effet, la vulnérabilité accrue des populations clés face au VIH/sida est due en premier lieu à la stigmatisation et aux discriminations dont ils sont victimes. De nombreux Etats criminalisent la transmission du VIH/sida, d’autres pénalisent l’homosexualité, la prostitution et l’usage de drogues. Dans ces pays, les politiques et les pratiques discriminatoires poussent les HSH, les personnes transgenres, les TS et les UDI dans la clandestinité et les cantonnent dans des milieux reculés, loin des services d’information et de soins où le risque d’infection par le VIH est très élevé.
Ces discriminations empêchent donc ces catégories particulièrement vulnérables d’accéder correctement à une information préventive de qualité, à de bons services de santé, aux préservatifs et aux lubrifiants, à la prise en charge des IST, aux services de réduction des risques.
Bref, dans tous les pays concernés par l’action, les cadres législatifs répressifs et les discriminations constituent un frein majeur à l’intégration de ces populations dans les programmes et dispositifs de LCS. Elles sont réprimées et stigmatisées par l’opinion publique, par les familles ou par les forces de l’ordre. Les autorités religieuses et la presse contribuent fortement à cette discrimination, en présentant l’homosexualité, la prostitution ou l’usage de drogues comme des comportements déviants et contre nature ; ce qui contribue, dans l’augmentation de la propagation du VIH/sida
Le postulat de base du projet est que Les violations des droits et les discriminations à l’égard des groupes les plus vulnérables face au VIH/sida s’exercent au niveau familial, communautaire et dans toutes les strates de la société. Pour réduire ces discriminations et permettre l’amélioration de l’accès à la prévention et au traitement pour ces groupes, il est indispensable de développer une plus forte sensibilisation et éducation des populations pour un changement de perceptions et d’attitudes à leur égard en s’appuyant sur les organisations de la société civile qui doivent inclure dans leurs programmes, les actions de plaidoyer pour un arrêt des politiques répressives et discriminatoires et le développement des politiques de protection et d’accès à la santé pour tous. Ce plaidoyer doit pouvoir s’appuyer sur les instances régionales et internationales de lutte contre le VIH/sida, mais aussi de défense des droits humains.